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Emission TV du 13 mars 1960.
Ce dimanche 13 mars Charles Trenet a participé à l’émission télévisée « Sports dimanche », de 15.30 à 17.30 heures, et au cours de laquelle il a chanté : Cloches sonnez, Ménilmontant, Rome, Fleur bleue, Giovanni, et une nouvelle composition : Rien ne peut changer ma joie.
Voici quelques extraits de la conversation entre Raymond Marcillac, meneur de jeu, et Charles Trenet.
Ces propos, recueillis par Jean Séraphin, parurent dans le Journal des Amis de Charles Trenet de mars 1960.
Raymond Marcillac :
… Parce que tous les jeunes gens, quand ils avaient mon âge, tout de suite avant la guerre, en 1939, ont tous été applaudir cette vedette que vous allez voir maintenant et qui est en quelque sorte synonyme de joie, synonyme de printemps, et qui n’a qu’à chanter pour que les arbres dénudés se couvrent de fleurs.
Charles Trenet :
(on l’entend qui rit, un peu à l’écart)
C’est vous qui me couvrez de fleurs…
R.M. :
J’ai deux ou trois questions à vous poser - oh, des questions simples, rassurez-vous. J’aimerais savoir combien de chansons vous avez écrites.
C.T. :
Ah, bon, j’avais peur que vous me posiez des questions d’ordre sportif…
R.M. :
Pas encore…
C.T. :
… parce que là, je ne suis pas très technicien. Combien de chansons j’ai faites ? Ah bien ça, je n’en sais rien. L’autre jour je suis allé à la Société des Auteurs où elles sont déclarées et il y en a 200 déclarées. *)
R.M. :
Mais vous en avez écrit davantage, certainement ? Enfin, 200 et cela doit faire, mettons 199 succès.
C.T. :
Ah, ça ce n’est pas à moi de le dire. Mais certainement pas ça, peut-être 100.>
R.M. :
Vous savez que tous les jeunes gens, aussi bien garçons et filles de ma génération, ont le cœur qui a battu pour vous pendant de très nombreuses années. Car dans vos chansons vous avez apporté quelques chose de nouveau. Avant la guerre la chanson commençait à se perdre dans des méandres qui n’étaient pas très beaux. Et vous avez apporté la poésie. Dans toutes les chansons que vous faites, il y a toujours un élément poétique, très, très joli. Est-ce que vous y pensez quand vous les écrivez ?
C.T. :
Vous savez, je ne me rends compte absolument de rien. Je fais des chansons telles que je les sens. Et je les chante quand ça me chante. Ça me chante toujours, du reste ! (Ils rient). Et alors, je ne me rends pas très bien compte de ce que je fais. Et ce sont ensuite les gens qui ont la gentillesse de venir me le dire.
R.M. :
Est-ce que c’est la phrase musicale qui vient la première, ou alors la phrase poétique, ou le titre ?
C.T. :
En général, l’idée vient paroles et musique. Par exemple, tout d’un coup je suis frappé par un spectacle et alors, je me dis : « La mer, qu’on voit danser… » (il rit).
R.M. :
Vous avez tourné des films, des films dont vous étiez d’ailleurs l’auteur, et en particulier un film intitulé : « Je chante ». Est-ce que vous sous souvenez un peu de ce film ?
C.T. :
Eh bien, mais c’est un film muet, ça, non ?
R.M. :
(interloqué d’abord) Euh… c’est un film parlant, voyons !
C.T. :
(s’esclaffe) Ce serait drôle, un film muet qui s’appelle « Je chante » !
R.M. :
Puis-je vous demander maintenant d’entrer dans le champ ?
C.T. :
(Il rit) Ah, dans le chant ? Cela fait vingt ans que j’y suis.
R.M. :
Je voudrais encore préciser un point. Tout à l’heure j’ai dit que les hommes et les femmes de ma génération étaient vraiment très heureux de pouvoir applaudir Charles Trenet et de pouvoir le voir. Mais il n’y a pas que les hommes et les femmes de ma génération, il y a aussi ceux et celles de la génération actuelle puisqu’il y a un Club Charles Trenet qui est dirigé, je crois, par mademoiselle Duncker (Charles rit : Oh !) qui est la présidente …
C.T. :
(tout rire) Mais oui, ils sont charmants, je parie qu’ils ont téléphoné, non ?
R.M. :
Ils ont téléphoné, précisément et ils tiennent à dire que vraiment toute la jeunesse actuelle s’intéresse aux chansons de Charles Trenet. Eh bien, voilà …
C.T. :
Oh, mais ils sont bien gentils !
R.M. :
… hommage est rendu à la jeunesse actuelle.
*) Nous sommes en 1960 !
Nota Bene :
Les photos qui illustrent cet article ont été prises par Elisabeth Duncker au début du mois de novembre 1960 à l'occasion d'un récital que donnait Charles Trenet à l'Ancienne Belgique à Bruxelles, en Belgique.
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SPORTS DIMANCHE - 1960 | Connexion/Créer un compte | 3 Commentaires |
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