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par Patrick Tremblay
Du Québec : un mot, je vais le dire, je vous aime... Salut cousins de la douce France ! Alors que je marchais, par temps gris, par temps sec, m'ennuyant un dimanche comme un enfant dans les rues de ma patrie, je me suis dis: «pourquoi n'entrerais-je pas dans ce grand café virtuel qu'est le site charles-trenet.net, question d'y jeter un oeil vert. Sans doute y resterai-je tout ébloui de voir que je ne suis pas seul sur cette bonne planète à vouer un culte au fou chantant.»
Je me disais que parmi la foule des grands boulevards cybernétiques, j'aurais la joie inouïe de trouver ainsi au hasard un p'tit chien blanc portant faux-col, un laquais chinois, un maharadjah mangeant du rahat-lukum, une serpent python et d'autres moustaches discuter entre eux, ne parlant que de Trenet, bavardant avec Ève, Marie-Thérèse, et Rachel aussi, qui aurait quitté sa maison ne serait-ce qu'un instant, laissant de côté les chansons des autres.
Je vais vous raconter l'histoire d'un monsieur. Ce monsieur c'est moi. Même si j'ai la maturité de mon âge (34 ans), le vocable monsieur me semble en peu fort, il pourrait m'attendre encore longtemps, longtemps, longtemps, question que je profitasse un peu de mes jeunes années qui courent autour du Mont-Royal et sur les rives du Saint-Laurent qui coule ses flots d'argent. Je suis un enfant, rien qu'un enfant, tu sais ?
Adolescent je n'aimais pas Trenet. Voilà, c'est dit. Boum! J'n'ai pas aimé La Mer, j'n'ai pas aimé la Mort du chiffonnier. Je n'ai jamais su dire pourquoi. Et puis alors j'ai mordu dans le fruit et comme tout le monde j'aime chanter mon bonheur.
Comment est-ce arrivé, ce revirement ?
J'ai rencontré l'âme soeur, Caroline, une fan de Charles de la première heure. Nous décidâmes d'habiter ensemble, dans sa maison, qui est jolie en hiver, sous la neige. Un jour où j'étais seul, comme je l'avais été depuis toujours avant de la rencontrer, je me suis mis, curieux, à fouiller les placards de la maison pour voir si les souvenirs étaient au rendez-vous. Je sais : je prenais un grand risque en fouillant comme cela. Combien de garçon sont-ils morts de cette façon ? J'y ai trouvé des bandes d'enregistrements. J'étais curieux de découvrir la musique qu'écoutait avant que je ne la découvre, ma petite aux yeux si doux, trésor que j'aime.
Bon je raconte simplement la suite. Vous êtes sans doute épuisés de traquer mes références aux chansons de Trenet dans mon récit.
Voici...
J'ai placé une cassette dans le lecteur. Retentirent alors durant 60 bonnes minutes les grands standards de Trenet, mais aussi quelques pièces plus rares : Nationale 7, Ma philosophie, Dans les pharmacies... J'étais sidéré. Quelle voix, quel rythme ! Mais je gardai pour moi cette découverte, car l'anniversaire de Caroline arrivait à grand pas et j'eus envie de lui faire un cadeau original. Étant journaliste et recherchiste de métier, je déployai l'arsenal des outils mis à ma disposition pour concevoir un gigantesque dossier de presse sur Trenet et lui ai offert en cadeau. «Aimer Trenet» était un des plus beaux cadeaux que je pouvais lui faire. Et me faire par la même occasion.
Quand nous nous sommes branchés pour la première fois sur Internet, nous avons tout de suite pensé créer un site sur Charles. Le temps nous a manqué, mais nous avons quand même produit cette page, seule cyber-biographie sur Trenet accessible en ligne de 1913 à 2002... soit le moment de l'apparition du formidable site charles-trenet.net.
Lors du décès de notre idole, en 2001, nous avons tout de suite modifié la page pour y ajouter l'épitaphe que Charles avait toujours réclamé : «Né poète. Mort athlète». Notre page, baptisée «Intrenet sur Internet» a obtenu une très impressionnante revue de presse. La radio italienne RAI, L'Humanité, Le Monde, plusieurs magazines tels Marianne figurent parmi les dizaines de médias qui ont référés leurs auditoires chez-nous, surtout en février 2001.
Caroline et moi avons vu Trenet en spectacle, certes, mais nous lui avons également parlé lors d'une conférence de presse à Montréal en 1996. Au milieu de nos collègues journalistes qui posaient leurs questions convenues et déprimantes, il y avait nous, deux de ses plus grands fans au Québec ! Nous posèrent donc plusieurs questions hors du commun et Trenet, amusé et intrigué, nous regardant en ayant l'air de se demander qui nous étions, répondit avec tant d'enthousiasme que la quasi-totalité des réponses à nos questions ont été reprises par les médias du Québec le lendemain.
En 1992, alors qu'une éclipse solaire devait plonger le Québec dans l'obscurité à la joie de tous ˜phénomène merveilleux˜, nous avons émis un communiqué pour diffuser des mises en garde sur les dangers de l'observation directe et des trucs pour profiter au maximum de l'événement. Le titre de notre communiqué : «Le Soleil a rendez-vous avec la lune» et nous référions à Trenet dans le texte.
Le jour de l'éclipse, au moment du petit-déjeuner, Radio-Canada fit jouer la fameuse chanson sur ses ondes et au moment de la livraison des journaux, nous eûmes la surprise de constater que le clin d'oeil que nous avions fait à la chanson de Charles était largement repris par les médias. Idem pour les bulletins télévisés de 17h00 qui agrémentèrent leurs topos de... «La lune est là! La lune est là? La lune est là mais le soleil de la voit pas... ». Encore une fois, les activistes trenettiques avaient frappé !
Voilà. Caroline a déjà fait son entrée dans ce site il y a quelques semaines, en envoyant quelques photos digitalisées et un spectacle hommage dans l'agenda. J'arrive à mon tour avec la ferme intention de contribuer au succès de ce merveilleux site. La page «Intrenet sur Internet» étant toujours la plus connue et la plus répertoriée sur Charles (mais pas pour longtemps !), nous nous dépêcherons de créer un lien pour rediriger les internautes vers charles-trenet.net
Au plaisir donc, de discuter avec vous, de chanter, et de partager nos découvertes !
CREDIT PHOTO : La magnifique photo en tête de cet article nous est aimablement offerte par Patrick Tremblay. Ce document rare montre Charles Trenet au Stade de Lorimier à Montréal en 1946. |
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