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CHAUD-FROID DE BROUILLON ou la route désenchantée des Croisés de Trenet
le 12 Oct 2002 - 08:29
Charles et la chanson par Lucien J. Heldé

La croisade : l'obsession de Dubbeliouw Bush… Croisade contre l'axe du Mal, croisade contre le terrorisme, croisade contre les états-voyous, croisade contre Saddam, croisade contre l'alcool et le tabac, etc, etc… Pourtant, si le Président des States était aussi assidu à l'écoute des chansons du Fou chantant qu'à la lecture des sondages d'opinion (sa seule lecture savante), il saurait depuis longtemps, que, le plus souvent, ce genre d'entreprises guerrières ne débouche que sur de cruelles désillusions.

Laissons aux livres d'histoire les tristes destinées de Godefroid de Bouillon, décédé tragiquement après seulement quelques mois de règne avant d'être, comble d'infortune, pompièrement statufié sur une place de Bruxelles, ou de Baudouin le Lépreux, s'en allant en pièces détachées au fil de batailles héroïques contre les Turcs : rançon de la gloire de personnages illustres ! Trenet, lui, nous parle plutôt des Chaud-froid de Brouillon, des sans-grade de la Croisade, de cette piétaille qui s'échinait sous un soleil de plomb, ne récoltait que clopinettes lors du partage du butin et qui, finalement, revenait au pays gros-jean comme (sinon les pieds) devant…

Ce mari d'une certaine Dame de Béziers , par exemple. Le voici qui s'en va chercher gloire et fortune Outre-mer en laissant au pays une frêle donzelle amoureuse. Hélas, à peine a-t-il tourné les talons que sa belle s'amourache d'un page fripon aux yeux rieurs et à la voix grave. "C'est lot commun des maris trop souvent absents ; n'avait qu'à équiper madame d'une ceinture de chasteté comme c'était l'usage à son époque de sauvages !" me direz-vous. Peut-être, mais toujours est-il que, quand notre héroïque cocu revient après trente-cinq ans de croisade (excusez du peu !), la dégradation de la physionomie de sa dulcinée est si irrémédiable que son couple vole en éclats. Cependant, n'allez pas croire qu'il s'agit d'une bête question d'âge, que le bel amour a payé à Saturne la gabelle d'un grain de sel dans les cheveux, bref, qu'une tête chenue, des rides véloces ou des muscles avachis rendent la Dame de Béziers inapte au culte de Vénus. Point du tout ! Que du contraire : la gente dame est plus fringante que jamais… C'est d'ailleurs précisément là qu'est le hic : sous la néfaste influence du page aux allures martiales, la frêle damoiselle s'est métamorphosée en chevalier hommasse. Il y a belle lurette que ses grosses paluches bûcheronnes ont délaissé les fins travaux d'aiguille, broderies fines et rapetassage de délicates guipures, pour le maniement du scramasaxe, de la lourde rapière ou de la masse d'armes ! Le plus souvent, loin de la chambre des dames, elle s'en va en tournoi défier les malabars des environs. Et gare si un hurluberlu ose lui objecter que la délicate nature féminine s'accommode mal de telles attitudes ! La Dame de Béziers convoque aussitôt le malotru sur le pré pour un Jugement de Dieu qui règle invariablement la question à son avantage.

Face à une telle catastrophe ambulante, que peut faire notre pauvre croisé ? Rien, sinon déplorer le coup de vieux qui altère désormais la douce voix de sa tendre moitié, et repartir en croisade afin d'y trouver l'oubli, fût-ce au prix d'une mort héroïque. Mieux vaut affronter le Turc sur un champ de bataille que la Dame Béziers au plumard !

Et le Pauvre Georges-André ? Oh, bien sûr, c'est pas jojo chez lui : une sœur revêche, des enfants braillards et, surtout, une mère maniaque obsessionnelle de la lessive, qui croit naïvement que, trempés longuement dans une bassine d'eau savonneuse, les objets changent de nature. Pour vous dire, un jour, revenant de la chasse, Geprges-André surprit même sa pauvre folle de maman en train d'immerger dans une dissolution d'Ariel liquide sa bonne vieille gibecière en cuir de Cordoue, dans l'espoir fantasque de la transformer un piège à rongeur. Comme ça, y'aura plus de rats !, commenta-t-elle en lorgnant son fils d'un œil torve…

Mais était-ce là une raison suffisante pour tout plaquer et partir chercher l'aventure au loin ? Enfin, loin…. Finalement, les bottes ferrées de Georges-André ne le portèrent pas au-delà de Salonique. C'était pas le Pérou, mais cela lui suffit pour s'attirer mille avanies. Voilà-t-il pas qu'honoré d'une audience à la Sublime Porte, notre aventurier, intimidé d'être admis dans l'intimité du Sultan, se met à transpirer comme un marathonien. Ô divin Sultan, ce chien d'infidèle sue, c'est insultant ! s'écrie alors un gros balourd d'eunuque qui enferme aussitôt notre croisé dans une ferme. Travaux forcés à perpétuité…et quels travaux : des tâches à la fois impossibles et dégradantes, comme, par exemple, fabriquer du reblochon avec de la tripaille de porc.

Dieu merci, Georges-André parvient à s'évader de ce bagne. Cette turquerie l'ayant à jamais dégoûté des voyages, il revient dare-dare au pays. Va-t-il y retrouver, sinon un havre de paix, du moins une routine apaisante ? Pas du tout ! At home, la situation s'est encore dégradée : la catastrophe ! Écoutons Trenet nous en dresser le constat horrifique :
Quand il revint de sa croisade,
Il retrouva tout le monde maussade.
Sa pipe en terre boudant un peu,
Toutes ses affaires passées au bleu

(Maman était passée par là).
Les garde-manger sur les armoires,
La bonne changée en bête noire"

(Quelle horreur !)
Le gaz coupé, le puits à sec,
Occupé par un drôle de mec


Qui va à la chasse perd sa place… Quant au pauvre Georges-André, il n'avait plus la sienne nulle part !

Et vous voudriez partir en croisade, vous ?

 
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