L'oeuvre d'écrivain de Charles Trenet est sûrement moins connue du grand public que sa carrière de chanteur-poète, pourtant l'artiste a publié plusieurs romans. Ces petits bijoux surréalistes, assez inclassables, méritent d'être découverts ou redécouverts.
Retrouvez ici les titres et références de tous ses ouvrages... auxquels s'ajoutent, bien sûr, les recueils de textes de chansons, de l'intégrale aux morceaux choisis.
Cette liste n'est pas exhaustive mais vous trouverez rapidement d'autres ouvrages sur les sites internet des grandes librairies qui proposent la vente en ligne.
BIBLIOGRAPHIE DES OEUVRES DE CHARLES TRENET
DODO MANIERES Roman
Editions Albin Michel - Paris – 1939.
Ce que Charles Trenet écrivait sur cette oeuvre dans un article paru dans « Le Coq Catalan » du 3 mai 1941 :
“Dodo Manières” a été écrit bien avant ma première chanson.
J’avais dix-sept ans et j’étais alors employé comme accessoiriste aux studios de Joinville. Le soir, je ne sortais pas, car il fallait se lever tôt le matin.
Alors, couché à neuf heures, j’écrivais au lit avant de dormir.
J’écrivais cette histoire d’amour que je venais de vivre l’année précédente.
Ce livre est resté bien des années dans un tiroir avec de vieilles lettres de cette époque.
Et puis, un jour, j’ai ouvert le tiroir pour relire des lettres ; j’ai relu des lettres et j’ai relu mon livre.
Les lettres avaient vieilli, mais le livre était intact.
Le même soleil, les mêmes oiseaux s’y éparpillaient. Et j’ai été pris d’une envie irrésistible de faire voyager « Dodo » puisqu’il était jeune.
Un tiroir bourgeois n’est pas un cadre pour un adolescent. Je l’ai lancé par la fenêtre, il s’est envolé dans le ciel, le vent en a tourné les pages et quand il est retombé, il était imprimé chez Albin Michel.
Par quel miracle ? Par le miracle des chansons, car c’est après avoir écrit « Dodo » , et grâce à lui, que j’ai fait des chansons. Elles furent connues, et lui pas.
LA BONNE PLANETE Roman préfacé par Jean Cocteau
Editions Brunier - Paris - 1949.
Préface :
Charles Trenet a créé tout un univers d’objets légers, d’objets dans un courant d’air, d’objets sur lesquels on souffle, d’objets qui deviennent des mains, de mains qui deviennent des objets, d’amoureux qui s’envolent par les fenêtres, de pendus gais qui deviennent des fantômes gais, de facteurs bleus qui voyagent plus vite que le télégraphe.
Bref, Trenet a crevé et secoué un édredon. Cet édredon que les bohémiens d’Apollinaire transportent comme un cœur.
Charles Trenet est un troubadour. Il s’inquiète fort peu des drames qui bouleversent le monde. S’il s’engage, c’est dans des impasses qui ne l’arrêtent pas, puisque leurs murs s’envolent à la commande. Mille miroirs reflètent un Charles Trenet hirsute, écarlate, l’œil large ouvert et couleur de bille, le chapeau mou à la renverse, formant auréole.
Il chante. Il chante dans son lit. Il chante dans son cabinet de toilette. Il chante en voiture. Il chante au téléphone. Il chante au théâtre. Il chante sur l’aile des ondes. Et s’il ne chante pas, d’autres chantent ce qu’il chantait la veille et Trenet chante encore par la bouche des ouvriers qui repavent une rue et celle des cyclistes qui pédalent sous nos fenêtres.
Vite, la chanson cesse de lui appartenir et, comme La Mer, devient Marseillaise et bien public.
Son roman est du même ordre. Lisez-le et relisez-le à l’envers. C’est le verso d’une chanson de gestes.
JEAN COCTEAU, 1949.
UN NOIR EBLOUISSANT Roman
Editions Grasset - Paris – 1965 – Editions Jean-Claude Lattès - 1989
Lu en 4ème de couverture de l'édition (© - 1964 – Bernard Grasset) :
Une épopée surréaliste se résume-t-elle ? Il suffit de savoir que l'histoire, que le rêve, que le délire poétique de ce nègre blond se passe en Amérique, et nous entraine de Virginie au Mexique, en passant par Hollywood et le Canada... Ce voyage extravagant, étourdissant, c'est une « Java du diable » qui nous permet de faire connaissance, à toute vitesse, avec des personnages pittoresques sans exemple : Roberta la Roberte, vamp de profession, la princesse Vera Lakolère, richissime vedette du muet qui vole de châteaux en studios, son fils Pastrinet, illégitime et facétieux, le sanglier Bernier, empaillé mais bien vivant, le copain d'enfance Fargone, la logeuse québecquoise Burinette, le curé Bobelard, chercheur d'or à ses moments perdus, Madame Jomberai de Gombeveau, voyante extra-lucide de son état, le toréro mexicain Igual Mortales et, bien entendu, l'âme de cette aventure, le fantasque diable d'or, le poète magique désintégré par erreur...
Toutes ces créatures d'un Nouveau Monde, comme le jardin de la chanson « extraordinaire », sont de gracieux fantômes, peut-être plus réels que bien des héros de romans. Le « Fou Chantant » ne renonce pas à sa légendaire fantaisie. Mais sa virtuosité, son invention romanesque, ses jeux de mots, sa verve intarrissable, son charme, son talent, étonneront même ceux qui attendent beaucoup d'un des plus authentiques poètes de notre temps. Charles Trenet ? Et bien c'est aussi un romancier ; en voici la preuve.
MES JEUNES ANNEES RACONTEES PAR MA MERE ET MOI Essai biographique.
Editions Robert Laffont - Paris – 1978.
Lu en 4ème de couverture :
L'enfance profonde de Charles Trenet, c'était jusqu'à ce jour, un secret entre sa mère et lui : elle appartenait au domaine du rêve plus encore que du souvenir.
Et presqu'un voeux de silence les liait tous deux. Il fallait un événement du coeur pour que Charles Trenet parte à la recherche de ses sources et recrée les heures intenses de sa précocité poétique. Il fallait que sa mère prenne la plume pour évoquer ces « jeunes années » et appelle une réponse pour que Trenet ose s'affirmer une seconde fois écrivain... Ainsi est né ce livre merveilleux où MES JEUNES ANNEES succède à SES JEUNES ANNEES, une voix à l'autre – Livre de toutes les enfances vécues ou rêvées, des bonheurs, des déchirements et des secrets, fruit d'une alliance intime de l'humour et de la tendresse.
PIERRE, JULIETTE ET L'AUTOMATE Roman
Editions Robert Laffont - Paris – 1983.
Lu en 4ème de couverture de l'édition (© - 1983 – Editions Robert Laffont) :
Un jour, Juliette découvre, au château de Mortjoyeuse, l'image de l'amour idéal : un automate. Elle ne sait pas encore que Pierre, un baladin, a le même visage. De son côté, le jeune homme a vu son père peindre comme il l'imagine la plus belle fille du monde : c'est tout le portrait de Juliette. Quand ils se rencontreront à la fête foraine, Pierre et Juliette seront certains de ne pas se tromper. Ainsi se joue, en 1983, le roman de l'amour sous la plume de celui qui a chanté pour tous, « La Mer », « Douce France » et « Le Jardin extraordinaire » : Charles Trenet.
Le poète compositeur cache un écrivain-né qui avait choisi l'art du roman bien avant celui de la chanson. A quatorze ans, il avait écrit déjà « Les Dieux quotidiens ». Dans « Pierre, Juliette et l'automate », la tradition des conteurs est magnifiée par un bonheur d'écrire dont l'auteur a le secret. Un Trenet amoureux qui, livrant ici son nouveau coup de coeur, donne à nos printemps littéraires un coup de jeunesse. Ce que Charles Trenet apporte aujourd'hui au roman français – la féérie quotidienne – mérite d'être, demain, aussi populaire que, en son temps, le cadeau de Prévert à la poésie.
CHARLES TRENET, OEUVRES D'ETERNELLE JEUNESSE : DODO MANIERES et LA BONNE PLANETE Romans
Editions Michel Lafont - Paris – 1988.
Présentation de l'éditeur :
Ces deux romans, Charles Trenet les a écrits bien avant que ses premiers refrains commencent à courir sur toutes les lèvres.
A dix-sept ans, alors assistant de cinéma, il s’enferme le soir dans sa chambre d’hôtel, Cours de Vincennes, et imagine une histoire pleine de fantaisie, de charme et de fraîcheur. Elle deviendra Dodo Manières…
Deux ans plus tard, à Nancy, au régiment, il s’évade moralement chaque soir, en troussant un récit digne du chanteur – poète – musicien qu’il est en train de devenir… Cela s’appelle La Bonne Planète.
Près de cinquante ans plus tard, vous l’allez constater, ces textes n’ont pas plus vieilli que leur auteur… Ils sont aussi vivants qu’immortels. Ils méritent d’être lus par les inconditionnels de toujours comme par leurs petits-enfants.
Un génie que Max Jacob avait été l’un des premiers à reconnaître, en lui dédicaçant un livre en ces termes :
A Charles Trenet, qui a donné la vie à la poésie par sa voix et sa voix à la vie de sa poésie…
QUELQUES RECUEILS DE TEXTES DE CHANSONS
BOUM, CHANSONS FOLLES Collection "Point Virgule"
Editions du Seuil - Paris - 1988.
Présentation :
"Monsieur... Monsieur, vous oubliez votre cheval !"
Trenet, le fou chantant du roi Soleil, le fou chanté par tous les fous qui ont su raison garder. Jeunesse gardée.
" Bonjour, bonjour les demoiselles ! " "Voulez-vous danser, marquise ? "
Perruque poudrée...
" Un doux parfum qu'on respire ! "
Grain de beauté ! Grain de folie !
"Qu'y a-t-il à l'intérieur d'une noix ? " " On y voit... " des jardins extraordinaires !
Voici... recueillies, assemblées en un superbe bouquet, toutes les petites fleurs bleues des arcs-en-ciel de ce poète de génie. Impossible d'oublier le nom de l'auteur ! On sait pour qui bat son cœur... pour vous et pour moi...
LE JARDIN EXTRAORDINAIRE
Les chansons de toute une vie.
Livre de Poche - Paris – 1992.
Présentation :
Ce livre réunit « toutes » les paroles écrites et chantées par Charles Trenet depuis ses débuts en 1932.
TOMBE DU CIEL, L'INTEGRALE Editions Plon - Paris - 1993.
Présentation :
Les textes (390 chansons dont 43 inédites) sont classés, tout simplement, par ordre alphabétique. Il est donc aisé de retrouver un texte particulier, pour autant qu’on en connaisse le titre exact. L’année de la première publication est indiquée au bas de chacun.
Le talent de Trenet allait bien plus loin que la dizaine de chansons que j’aurais pu citer de mémoire. Bien sûr, la plupart de ses titres évoquent quelque chose dans les souvenirs de chacun.
Mais plongez-vous dans la lecture de ces pages ! Vous découvrirez un homme tendre, drôle, nostalgique, solitaire, plein d’espoir… un éternel enfant, comme il aimait à se définir lui-même.
Les textes sont variés et tous ciselés avec une justesse, une précision confondantes.
Il faut se faire violence pour mettre un point final à un avis sur une telle œuvre. On a le sentiment d’être passé à côté de l’essentiel, d’avoir oublié telle chanson prestigieuse ou tel texte injustement ignoré.
On a l’impression gênante d’avoir seulement survolé quelques poèmes qui à eux seuls mériteraient un avis complet…
LE TRENET Illustré par Natali - Recueil de 19 chansons.
Mango Jeunesse - Paris – 1999.
Présentation :
Son image, à l'égal de ses chansons ont fait depuis longtemps le tour du monde. Charles Trenet peut s'enorgueillir d'avoir fait swinguer et valser, danser et rire, chanter et rêver des millions de personnes, de tous les âges. Le secret de l'artiste ? La joie, partout, toujours, qu'il répand, distille, abandonne dans chacune de ses chansons comme un feu d'artifice. C'est cette atmosphère particulière, ensoleillée, joviale et gaie que Natali, artiste fine et intuitive, fait passer dans ce charmant ouvrage. Ses illustrations ont des airs bondissants, qui requinquent, partent et repartent allègres dans un univers peuplé de chansons inoubliables qui transpirent de folle gaieté. Les unes fantaisistes, les autres insouciantes et tendres, toutes cultivent le principe de laisser passer un léger vent de fraîcheur. A la fois hommage à l'artiste du music-hall et introduction à son oeuvre, "Le Trenet" est pure récréation. - Céline Darner
CHARLES TRENET, Y'a d'la joie – L'intégrale des chansons
Préface de Charles Aznavour
Editions "Cherche-Midi"- Paris - 2013.
Présentation :
Cet ouvrage réunit 440 chansons de Charles Trenet, dont 50 sont inédites.
On n'en finirait plus d'énumérer les succès de Charles Trenet : La mer, Je chante, Boum !, Y'a d'la joie, Revoir Paris, Douce France, La folle complainte, Le piano de la plage, L'âme des poètes, Que reste-t-il de nos amours ?, Débit de l'eau débit de lait, Mes jeunes années, La romance de Paris, Le soleil et la lune, Mam'zelle Clio, Une noix, Vous qui passez sans me voir, Quand un facteur s'envole, etc.
La popularité de ses chansons ne s'est jamais démentie. Comme il l'avait écrit et chanté, ses refrains « courent encore dans les rues ».
Avec des mots simples et des mélodies évidentes qui, tous et toutes, restent dans l'oreille dès la première écoute, ce poète-musicien incomparable – à qui le comparer ? – a inventé la chanson française moderne. Tout le monde l'a reconnu et lui en a su gré.
Mais qu'y a t-il, en vérité, à l'intérieur des chansons de Trenet ? Beaucoup plus que sa désinvolture et sa loufoquerie ne pourraient le faire croire ! L'air de rien, Charles Trenet est un frère de François Villon : un inquiet qui cache ses larmes.
Boris Vian avait raison, qui disait : « Les chansons de Trenet vieillissent admirablement parce qu'elles sont légères. »
Note du webmaster – Il y a d'avantage de textes que dans l'ouvrage « Tombé du ciel » mais aussi plusieurs erreurs bizarres, comme, dans « Coucher de soleil à Cannes », à la place du vers « Le Suquet s'embrase », nous pouvons étrangement lire « Le suc est son brave » (???)
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