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Pour marquer le coup, juste avant la date où nous célèbrerons le 100ème anniversaire du Fou Cent Ans, notre dynamique amie, Elisabeth Duncker, nous partage deux poèmes. Le premier (“Sonnet pour Charles Trenet”) est de la plume de Pierre Delanoë (1918 – 2006)
Le célèbre parolier, qui a écrit près de 5000 chansons (pour Bécaud, Sardou, Dassin, Fugain, etc.) rend ainsi hommage à l'auteur de près de 1000 chansons.
Le second poème (“Ode à Charles Trenet” est signé du belge Jean-Edouard Stevens, qui a également écrit “Carnet d'une liberté, un titre qu'aurait certaitement aimé Charles...
| SONNET POUR CHARLES TRENET
par Pierre Delanoë
Il n’est ni de Montmartre, ni du Mont-Parnasse
Ni de l’Académie, au diable d’alphabet
Mais il mérite bien qu’on dédie ce sonnet
Respectueusement au prince de l’audace.
Dans le ciel catalan la tramontane passe
En accrochant des rimes aux branches des forêts
Trenet sait les cueillir, il en fait des bouquets
De musique et de mots qu’il jette dans l’espace.
Croyez-vous que l’on peut mieux raconter la mer
A travers un poème, plus aimer sa mère
Mieux saluer Paris après les mois d’exil
Et mieux lancer « Je chante » à la barbe des vieux
Tout en funambulant sur un chemin de fil
Mieux enchanter le monde après trente ans d’adieux.
Extrait de «Anthologie et portraits de la poésie française » - Editions du Layeur – 1996
ODE À CHARLES TRENET
par Jean-Edouard STEVENS
Par les lilas de mai
et le soleil sur la mer
nous t’aimions Charles Trenet
Par ton complet bleu
ton œillet rouge
et les lumières magiques de la scène
Par les émois d’adolescence à la mer
par l’inoubliable nostalgie
Par la pluie d’été
par le retour des saisons
par la marmotte et par l’écureuil
Par les matins de dimanche
par l’allégresse des cloches
par le coquelicot
et le vagabond des grands chemins
Par le vent des Pyrénées
par le vieux printemps de Rome
par la voix des oiseaux sur la baie de Rio
Par le retour matinal à Paris
par l’automne de bois de Vincennes
Par le souvenir de la joie
par la fascination d’une atmosphère
par les peines et les revanches
par ce qui est perdu
et qui est gardé
Par la tendresse de vivre
par la fin du monde
Par l’enfance impérissable au cœur de l’homme
par l’adolescence et par la poésie
nous t’aimons Charles Trenet.
(extrait du recueil « Le Temps de la Terre », 1968) |
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