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par Elisabeth Duncker
»C’est une bien gentille maison,
Sans trop de rimes ni de raison,
La maison du poète… »
Complémentairement à l'article de Philippe Sauvage a déposé sur notre site-portail, notre particulièrement dynamique membre, Elisabeth Duncker, nous livre sa propre pérégrination à La Varenne, accompagnée d'un reportage photographique. Suivons-là sur les pas de Charles Trenet...
PEREGRINATIONS A LA VARENNE
Pour ma part, cela fait près de 16 ans, plus précisément en 1996, que j’étais pour la dernière fois à La Varenne pour y faire (déjà !) une sorte de pèlerinage.
C’est depuis novembre 1986 que Charles a quitté La Varenne.
Mais je ne suis pas allé bien loin, expliquerait-il le 20 mars 1987 dans le « Pop-Club » de José Artur sur France Inter. Maintenant je suis à Nogent dans un quartier tout neuf et très agréable. Mais c’est un appartement. Cela me permet de partir quand je veux et de ne pas être trop esclave d’une grande maison...
En effet, il s’était installé d’abord 6, rue Hoche à Nogent ; plus tard il s’établirait 32, boulevard de la Marne au 2e étage d’un joli immeuble face à la Marne.
J’ai toujours regretté qu’il ait quitté cet endroit magique qu’est La Varenne.
Quand les admirateurs de Charles Trenet parlent de La Varenne, ce n’est pas à une commune, mais à une propriété qu’ils font allusion, écrivit Jean Séraphin en 1963 dans le bulletin du Club des Amis de Charles Trenet. Et La Varenne est un nom qui est doux à leur cœur, même s’ils n’ont jamais longé les bords de la Marne...
Il y avait la « Villa Medicis « qu’occupait la maman de Charles quand elle n’était pas à Paris, et au fond se trouvait la Maison du Poète.
Aujourd’hui ce sont deux maisons séparées, l’ancien pavillon de Charles portant le numéro 89 Bis, celui de sa mère ayant gardé le 91. En 1996, le panneau «Villa Médicis» y était encore, et la balustrade sur le quai Winston Churchill en face du numéro 91 avait toujours les mêmes couleurs, rouge et vert.
Après coup, Charles a bien fait de vendre sa propriété de La Varenne, car elle aurait risqué de subir le même triste sort que celles d’Antibes et d’Aix-en-Provence.
Sans doute mes photos sont de moindre qualité que celles de M. Sauvage, mais elles donneront quand même une idée de la situation telle qu’elle fut en 1996, les trottoirs bien aménagés et la circulation à sens unique. Ce qui ne fut pas le cas trente ans auparavant, lorsque Charles y habitait et que l’actuel quai Winston Churchill s’appelait encore quai de La Varenne.
Ces photos ont été prises en mars 1966, au moment où il se produisait à Bobino.
Pour conclure, voici un poème que Charles a récité dans « Radioscopie » de Jacques Chancel, le 28 mars 1978 sur France Inter :
PRINTEMPS A LA VARENNE
Ah ! rêver chaque fois qu’on se souvient encore
Et puis se réveiller aux senteurs de l’aurore
dans un jardin piaillant de moineaux banlieusards
Avec le tendre bruit d’un train sur la colline
Et la Marne à mes pieds qui rêve et s’illumine
Est-ce vraiment le fruit d’un merveilleux hasard ?
Qui donc a décidé l’enchaînement des choses
Le charme évanescent de leurs métamorphoses
L’enchantement du verbe et le silence ému
La fin, le renouveau, le plaisant, le tragique
L’ange, la bête et l’homme en substance magique
Au sein de la nature et d’un monde inconnu ?
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