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LES GRANDS MOMENTS – 7 : 1969, UN JEUNE HOMME EN COMPLET MARRON - CHARLES TRENET AU THEATRE DE LA VILLE
le 01 Juil 2013 - 12:16
Charles et la chanson Par Elisabeth Duncker

Pour ses trente ans de chansons, même s’il avait un peu triché sur les dates (c’était trente-six ans de chansons et non pas trente), Charles se produisit tous les jours, sauf le dimanche et le lundi, à 18h30 au Théâtre de la Ville (jadis le Théâtre Sarah Bernhardt), du mardi 1er avril au samedi 3 mai 1969. avec un tour de chant d’environ une heure.

Habillé de marron clair, ayant renoncé provisoirement au complet bleu traditionnel, et accompagné par deux pianos que tenaient Freddy Lienhart et Claude Trenet, avec, en plus, orgue, guitare et contrebasse, il chanta vingt chansons : Rachel dans ta maison, Chante le vent, Kangourou, Où sont-ils donc, Revoir Paris, La famille musicienne, J’ai ta main, La polka du roi, La tarentelle de Caruso, Mamzelle Clio, Que reste-t-il de nos amours, Le jardin extraordinaire, L’âme des poètes, Moi j’aime le music-hall, Boum, La romance de Paris, La mer, Douce France, Y a d’la joie, Je chante.
La première, 1er avril, fut diffusée en direct sur France-Inter.
Un succès fou !





UN JEUNE HOMME EN COMPLET MARRON

Toujours blond et un peu joufflu, dans son complet couleur de marron glacé dont le revers s’orne d’un œillet pourpre, Charles Trenet propose à 18h30 au public du Théâtre de la Ville un menu de choix, publiait «Le Figaro», sous la plume de Françoise Varenne, une vingtaine de chansons parmi les plus populaires de son répertoire qui en comporte bien trois cents.
Chaque spectateur reçoit d’ailleurs à l’entrée une liste qui lui précise la date de chaque composition et qui, tant elle est longue, se déroule comme un vieux parchemin. Cette liste offre aux néophytes bien des surprises : 1939,
Mam’zelle Clio qui paraît si fraîche et si jeune ; 1951, L’âme des poètes, qui semble éternelle tellement on l’a fredonnée.

Pour bien montrer qu’il ne renie pas ses débuts, Trenet coiffe le chapeau du « fou chantant » le temps d’un refrain.

Mais les deux chansons favorites, celles que l’on a réclamées sur l’air des lampions, ce sont
La Mer et Y’a d’la joie qui termine le spectacle et que l’on emporte comme une provision de gaieté, dans le métro de 19h30 qui n’a jamais fait rire personne.




CHARLES TRENET : COMME ON A TOUJOURS ENVIE DE L’ENTENDRE

Jean Macabiès dans «France Soir» du 5 avril 1969 :
Un rideau rouge fermé : cinq mesures de son hymne La mer». Un rideau rouge qui s’ouvre : Charles Trenet est là. Comme il est là depuis trente-cinq ans. Mais aussi insolite dans l’architecture déshumanisée de ce Théâtre de la Ville qu’un brin de muguet dans un hall de gare.
Habillé de gris précieux, la fleur à la boutonnière, la bague en brillants au petit doigt. Les trois boutons de la veste resteront sagement boutonnés. Trenet est d’une génération qui ne jette pas sa chemise en pâture aux fans. Pensez, il annonce même le titre de ses chansons, les présente dans un monologue, préfère l’arpège délicat d’un piano aux rugissements de la sono.
De ses chansons, aucune qui ne soit inscrite en filigrane de nos souvenirs. Aucune qui ne nous ait vraiment quittés. Le grand art de Trenet est de les chanter comme on a envie de les entendre. Sans concessions au goût du jour. Et c’est juste le temps d’un refrain qu’il s’accorde le droit de parodier, chapeau rond sur la tête, le fou chantant qu’il fut.
Délicieux anachronisme, elles ont 20 ans les voix qui crient
« Une autre ! » après une heure dix de récital. Filles et garçons sont venus découvrir l’inusable manieur de mots et de sons qui berça les amours de papa et de maman.
A la génération des H.L.M. Trenet parle de chambrettes d’amour. A ces couplets sans âge et sans rides, pas d’autre message que la poésie. Son clair de lune à lui ne sera jamais celui des cosmonautes. Mais si l’univers du poète devenait brusquement réalité qui ne voudrait y vivre ?




LA CHANSON À SA JUSTE DIMENSION

Paul Carrière dans « Le Figaro » du 14 avril 1969 :
C’est trente-six ans de chansons que Charles Trenet peut fêter aujourd’hui : les trente-six chandelles du magicien qui connaît le mieux l’art de défier le temps. Rien chez lui, esprit, sujet, musique, interprétation, qui n’ait gardé une fraîcheur absolue.
On peut disserter à loisir sur cette étonnante pérennité. La plus simple explication est sans doute la bonne : affaire de mesure et d’équilibre. Aucune outrance. Aucune prétention. La chanson à sa juste dimension de chose mineure quoique essentielle. Un partage équitable de sensibilité, d’imagination et d’humour. Un rythme que les modes n’ont pas rendu désuet. Un ton et un son uniques. Des musiques simples et accrocheuses, et, quand la fantaisie le cède à la romance, la plus ravissante mélodie de l’époque
(Que reste-t-il de nos amours ?).
Il nous a été particulièrement agréable de voir et d’entendre Trenet survolant son éternelle jeunesse au cours d’un bref récital. Cependant, ces trente (ou trente-six) ans de chansons, s’ils ont enfin reçu l’hommage d’un public ardent et sensible, nous paraissent mériter un éclat pour officiel. La poésie s’est réfugiée dans la chanson. L’Académie l’a reconnu lorsqu’elle couronnait Brassens. On n’en souhaite pas moins en faveur de Trenet.


Et Claude Sarraute dans Le Monde de conclure :
La poésie, grâce à Trenet, est redescendue dans nos rues; grâce à lui, la chanson est remontée sur les rayons de nos bibliothèques.
L’hommage qu’on lui rend au Théâtre de la Ville en témoigne. Ces bravos, ces rappels qui le ramènent, inchangé, à l’avant-scène, blond, rose et bleu, ces salles dressées réclamant
La mer, ces salles tournées vers leur passé, célèbrent un anniversaire dont elles sont justement fières : il a fait date.





LES ETOILES DE PARIS-MATCH

Charles Trenet c’est un grand jeune homme de cinquante-cinq ans, le cheveu roux, né à Narbonne, poète et fou chantant : « Je suis heureux de vous présenter mes petites chansons que je compose depuis trente ans. »
Il est simple et souriant. Et son tour de chant est un enchantement, un bain de jouvence. Ces ravissantes mélodies, ces airs d’un autre âge où le rêve, l’amour et la fantaisie se mêlent à ravir, tout le monde les connaît et le public les fredonne avec Trenet. Il faut aller entendre le créateur de
La Mer au Théâtre de la Ville, un poète charmant qui aime le music-hall et le cœur qui fait boum !


TRENET DIT …
Une interview par Vassilis Alexakis (« Le Figaro Littéraire » du 28 avril 1969) :

Si vous deviez tuer quelqu’un, Charles Trenet, quel moyen choisiriez-vous ?
- Mais personne ne m’embarrasse à ce point !
C’est une pure supposition…
- Alors, je l’aurais tué à coups de chansons…
Qu’est-ce qui vous fait rire ?
- Ce que vous me dites.
Qu’est-ce qui vous ennuie ?
- La pluie.
Qu’est-ce qui vous divertit ?
- La pluie.
Que pensez-vous de ceux qui voyagent en première avec un billet de seconde ?
- Il y a des gens qui font ça ? Je ne le savais pas.
Qu’est ce qu’une chanson ?
- C’est un mariage heureux entre un texte et une musique.
Qu’est-ce qu’un mariage malheureux ?
- C’est un mariage où le texte prend le pas sur la musique.
Que pensez-vous de Brassens ?
- Je voudrais faire une fois une petite conférence pour dire que Brassens est, aussi, un musicien. Il a écrit une dizaine de musiques qui peuvent faire danser le monde entier.
Que pensez-vous de l’amour ?
- J’aime le bonheur de l’amour, j’aime voir des fiancés, j’aime assister à des mariages.
Que pensez-vous des filles de joie ?
- Il y en a de toutes sortes. On peut avoir une influence bénéfique sur les gens même lorsqu’on est du mauvais côté de la morale.
Qu’est-ce qu’une fleur ?
- On fait aujourd’hui des fleurs artificielles si bien imitées que bien souvent, quand le printemps n’arrive pas assez vite, j’en mets dans mon jardin.
Que se passe-t-il lorsque le printemps arrive ?
- Les vraies fleurs ont l’air de se dire que ça va être dur d’imiter les autres.
Qu’est-ce qu’un cimetière ?
- C’est une chose qui ne signifie absolument rien. C’est absurde d’aller se recueillir à un endroit où le mort n’a jamais vécu. On ferait bien mieux de construire des H.L.M. à la place des cimetières.
Que pensez-vous du Français moyen ?
- Il n’y a pas de Français moyen. A partir du moment où on est Français, on est intelligent, donc on n’est pas moyen.
Est-ce que vous rêvez ?
- Je dors sans rêver. Je rêve dans la journée, je rêve en voiture, parfois même il m’arrive de rêver en scène et de composer une autre chanson alors que j’en chante une… Il y a peut-être dans la salle une pensée du public qui passe…
Qu’est-ce qu’un chanteur ?
- C’est quelqu’un qui a une voix agréable… C’est aussi quelqu’un de profondément humain. Quelqu’un en somme qui fait marcher le cœur…
Ce n’est pas un intellectuel ?
- C’est un monsieur qui dit d’un autre intellectuel : « Quel imbécile ! »
Que pensez-vous de vous-même ?
- J’en pense, à peu près, ce qu’en pense le public.
Que pensez-vous du public ?
- Il sait très bien où il va. Il a de grandes amours auxquelles il reste fidèle. Moi, qui n’ai pas eu tellement de famille, je suis heureux d’en trouver une tous les soirs (au théâtre de la Ville, 18h 30).



** LIRE PROCHAINEMENT :
CHARLES TRENET À L’OLYMPIA – 1971
« LE TRIOMPHE DE LA QUALITÉ » **




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