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Re: NOËL, un poème inédit... (Points : 1)
par Duncker le 24 Déc 2012 - 03:02
La photo montre Charles Trenet devant sa maison de La Varenne en 1955

En complément, voici l'article de Jacqueline Cartier:

Charles Trenet va partir.
Pas tout de suite. Quand les giboulées arriveront. Aux premiers jours de mars.
Il ira chercher le soleil sous le ciel bleu de l’Afrique Noire. Jamais deux sans trois : : il se devait d’y aller pour la troisième fois. D’ailleurs, il aime bien l’Afrique : des couleurs piquées sur l’uniformité du ciel. Sa maison de La Varenne a déjà un petit air tropical. Elle est blanche, elle a des grilles noires aux fenêtres, un peu tordues pour faire plus fofolles ; dans le style hispano-mauresque. Elle est blanche aussi à l’intérieur, avec des tâches chaudes, rouge (les rideaux), amande (un tapis), tricolore (un coq de porcelaine), or (les détails d’une vierge noire), multicolore (les tableaux de Clavel). Mais la pièce qu’il préfère est située à l’est de la grande porte de verre. Cette porte qui ne sépare rien, n’a pas l’air d’exister et vous fait entrer chez lui par enchantement. Elle a l’air d’un nid accroché. Elle tient entre trois murs tapissés de livres sérieux : les Crimes Célèbres, Voltaire, Rilke… C’est la bibliothèque de Charles. On la soumet au plein feu d’une lampe qui accroche l’auteur désiré dans un tentacule de lumière. Et puis on le dévore là, en toute quiétude. Une cheminée de pierre rend tout confortable, même vos pensées. Un balcon donne sur l’extérieur. Au-delà, la Marne se laissant deviner pour rappeler que le monde existe.
Charles n’oublie jamais le monde.
Il n’habite la lune ou les étoiles que par intermittence.
C’est ainsi qu’hier – peut-être était-ce avant-hier – il rêvait dans sa pièce préférée, cerné par ses auteurs favoris. Mais, aux reflets de sa lampe, il n’avait pris que lui-même… Et il pensait à ces petits noirs d’Afrique qui l’accueilleraient dans trois mois.
Dans les pays de légende, les fastueux font toujours précéder leur visite de présents innombrables. Alors, Charles s’est mis à composer un « Petit Noël pour les Petits Nègres ».
A ce moment, la voix de Maman Trenet parvenait, allègre. « L’arbre de Noël avait poussé dans le jardin ». Maman Trenet avait accroché les étoiles. Mais il fallait que Charles plante la dernière au sommet.
Et « Music-Hall » qui se trouvait là, a été témoin du prodige : Noël partout sur la terre ! A La Varenne, à deux doigts de la Marne et deux pas des guinguettes, à deux quarts d’heure de Paris, à deux heures par avion du bateau qui cingle vers l’Afrique, tandis que les étoiles d’étain dans le sapin de Noël, dehors, tremblaient au vent d’hiver, était né le Divin Enfant, certes. Et, en même temps, une nouvelle chanson.


LE NOÉL DES ENFANTS NOIRS

Les petits noirs d’Afrique
Ont le même Bon Dieu que nous
Ils lui chantent les mêmes cantiques
Tout comme nous, à genoux
Et vers la fin décembre
Tout comme nous, ils regardent le ciel
Jusqu’à ce qu’ils voient descendre
Dans la nuit le Père Noël.
Ils se souviennent d’Hérode
De ce roi qui fut si méchant,
Aussi le soir ils ne rôdent
Jamais à travers bois et champs.
Ils restent comme des images
Eblouis devant la crèche
En attendant les Rois Mages
Devant Jésus sur la paille sèche.

Ils savent mais ils s’en fichent
Que les plus jolis joujoux
Iront aux enfants des riches
Mais ils sentent là sur leur joue
La caresse d’un ange qui passe
Et qui leur donne un baiser
En leur disant : « Y a d’la place
Au ciel, tu pourras t’y amuser. »

Mais une chose les tourmente
Ils en parlent souvent à mi-voix,
C’est comme un rêve qui les hante
Et leur met le cœur en désarroi
C’est un mystère qu’on n’explique jamais
Pensent-ils tout tremblants
Pourquoi sur la terre d’Afrique
Le Bon Dieu est-il blanc ?

Editions Raoul Breton – 1956

Extrait de « Music-Hall » de décembre 1955.


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