Re: JE CHANTE !... (Points : 1) par Duncker le 14 Oct 2012 - 03:13 Sous le titre: Les Adieux de Trenet à la capitale, Luc Honorez écrivit dans «Le Soir» du 27 septembre 1976:
D’hier, d’aujourd’hui, de demain, une chanson de Trenet est toujours comme une hirondelle sur la plage : un fragile moment de bonheur qu’on ne comprend vraiment qu’au moment de l’envol.
Trenet devient un géant dans Une noix, entraînant par la main Caruso et sa tarentelle, le Gros Bill dans son automobile, une vache qui mâche (et c’est beau), la place de Perpignan, un gendarme qui rit, l’oiseau des vacances (en freinant bien pour ne pas le dépasser), une phrase qui s’extase, Thérèse à l’aise et un soleil qui a rendez-vous avec la lune.
Comme s’il avait en tête un vieux cinéma qui projette sur notre imagination la route enchantée de l’âme des poètes.
Trenet – comme si le temps, les modes, n’existaient pas – joue à donner des visages aux nuages.
Il a toujours du feu dans l’œil droit, du rêve dans le gauche, et bon pied pour gambader.
Accompagné de deux pianos et d’un violoncelle, il est d’un peu partout à présent, de Narbonne, de Perpignan, de La Varenne, de New York et du Canada, des plages désertes et des aérogares, des fontaines, des forêts, des anges. De vous et de moi.
Ces mélodies, si elles sont du passé, n’ont pas d’âge : il suffirait d’un rien, d’une orchestration en « blue-jeans » , pour qu’elles résonnent dans les juke-boxes. A tout prendre que Mlle Clio nous en préserve.
Ce vendredi soir il faisait ses adieux bruxellois à la scène. Des adieux qui prendront trois ans. Comme s’il voulait se retirer doucement sur la pointe des pieds, comme ces êtres chers qui savent qu’on souffrira de leur absence. Un peu plus nostalgique, un peu mélancolique... Se glisser Trenet en confidence dans l’oreille, est un régal.
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