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QUAND DESCEND LE SOIR
Paroles et musique : Charles Trenet
© - 1948 - Editions Raoul Breton


Quand descend le soir
Je vais seul m’asseoir
Sur le banc de bois,
Mais tu n’es pas là…
J’entends les pigeons
Qui roucoulent en rond,
J’entends les enfants
Qui s’amusent à la guerre aux éléphants gaiement
Je vois tour à tour
Les amants d’amour
Echanger entre eux
Des baisers voluptueux…
J’entends la chanson de l’automne
Dans les arbres qui frissonnent,
Quand descend le soir
Que je vais m’asseoir
Sur le banc de bois
Mais tu n’es pas là…


Je vois une statue,
Cet homme de vertu
N’a pas évité
La postérité,
Ses cheveux trop longs
Tombent sur son veston,
Son sourire figé
Convient mal à son air un peu trop négligé.
Destin des statues,
D’être là, têtues,
Au fond des allées
Tristement, pour nous rappeler
L’inventeur de la pomme de terre
Ou celui du paratonnerre.
Quand descend le soir
Que je vais m’asseoir
Sur le banc de bois,
Mais tu n’es pas là…


Le soleil s’éteint
Jusqu’à demain matin
Ces reflets dans l’eau
Sont ceux des vélos
Les cinés s’allument
Et déjà la brume
Enveloppe les toits,
Enveloppe les bois
Et toute la ville se noie
Dans un flot de passants
Au rythme incessant,
C’est l’instant joyeux,
C’est l’instant d’un monde merveilleux,
C’est la foire des Invalides,
Aux petites autos je me décide.
Quand descend le soir,
Que je vais m’asseoir
Sur le banc de bois,
Mais tu n’es pas là…