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CREPUSCULE
Un poème de Charles Trenet
© - 1996

Comme il fait bon de s’égarer les soirs de brume
Dans la réalité des songes à l’envi,
Quand la mer se retire en hermine d’écume,
Belle comme une femme au cœur inassouvi…

Faut-il courir alors sur les chemins fugaces
Dérobés sous les pas du promeneur séduit,
Distrait, ne voyant pas que le soleil s’éfface
Et croit voir naître l’aube alors que vient la nuit…

Ô désir fugitif des choses passagères
Vous êtes le témoin secret d’un jeune amour
Que caresse parfois en émotions légères
Le désenchantement d’un départ sans retour.

Ce départ sera-t-il porteur d’une autre chance ?
Aurai-je le bonheur de retrouver la voix
Des choses du passé, de l’éternelle enfance,
Quand pourrai-je l’entendre une dernière fois ?

Comme il fait bon de s’égarer les soirs de brume
Dans la réalité des rêves à l’envi,
Quand la mer se retire en hermine d’écume
Belle comme une femme au cœur inassouvi…