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LES DOUZE MARCHANDES
Poème de Charles Trenet
A Maurice Roget, amico meo.

La première vendait du lait
et la seconde de beaux fruits.
Mais leurs dix compagnes vendaient
leur corps de braise, chaque nuit.
La seconde vendait des fruits
et la troisième des légumes.
Mais leurs neuf compagnes, la nuit
vendaient leur âme dans la brume…
Et la troisième des légumes
et la quatrième du soleil.
Mais les huit autres aux yeux pareils
vendaient des illusions posthumes.
Et la quatrième du soleil
et la cinquième des conseils
et la sixième des secrets
et les sept autres des caresses
et les six autres, mes maîtresses
dansent dans l’air sucré.
Douze marchandes ne vendaient
que les larmes qui t’intéressent.